And all that could have been

En 2007, j’ai vu beaucoup de mes idoles de jeunesse. Marilyn Manson, Anathema, Dream Theater, Deftones… Belle année. Presque 10 ans plus tard, en 2016, j’ajoutais KoRn à mon tableau de chasse. Nine Inch Nails était le dernier groupe à m’échapper encore… Jusqu’à lundi. Alors que je croyais Trent Reznor occupé à ses bandes originales, voilà qu’il se lançait dans une tournée intitulée Peel it back, laquelle devait évidemment passer par Paris. Il m’aura donc fallu attendre 2025 pour que se produise la rencontre tant attendue. Alors ?

Arrivé dans la fosse de l’Accor Arena, j’ai constaté qu’un cube entouré d’un drap noir se trouvait en plein milieu. J’ai décidé de me planter non loin, et bien m’en a pris. Le set de l’allemand Boys Noize fini (pas mon genre d’electro, malheureusement), NIN a tout de suite pris les commandes, révélant la raison d’être du monolithe. Assis devant son clavier se trouvait Trent Reznor, de dos, de mon point de vue, mais Trent Reznor quand même, offrant sa voix pure à un public subjugué qui avait tu la sienne. L’endroit allait servir une fois de plus à l’occasion de remix techno de morceaux post-The Fragile (Sin mis à part) en duo avec Boys Noize. Mais pour moi, le plus intéressant s’est déroulé sur la scène principale.

C’est là que le groupe a enchaîné les tubes, avec une attention particulière pour The Downward Spiral. 31 ans après la sortie de l’album, l’hommage que semblait annoncer le nom de la tournée a bien eu lieu. J’en retiens notamment un Reptile proprement gigantesque, d’une épaisseur tétanisante, du jamais entendu en concert pour ma part. Aucune vidéo, aussi bien filmée soit-elle, ne peut transmettre les sensations ressenties à ce moment-là. Et que dire Heresy, autre bombe métal indus de la galette, dont le refrain a soulevé la fosse ? Un plaisir pour moi, qui admet un faible pour ces deux titres et pour Eraser (absent celui-là), plus que pour Closer par exemple, qui m’a lassé car trop entendu. Et Ruiner au piano ? Pourquoi pas.

La scénographie, avec ces projections si grandes qu’elles faisaient passer les musiciens pour des fourmis, et ces lumières suspendues qui plongeaient la fosse dans un halo coloré, ne m’a pas déçu. De Nine Inch Nails, on attend autant de la musique que du spectacle, et j’ai trouvé le résultat très classe. L’énergie positive de la foule autour de moi, certes dynamique mais sans partir dans tous les sens, m’a permis d’apprécier le show sans être ballotté. Un autre temps fort ? Head Like a Hole, sans hésiter, seul représentant de Pretty Hate Machine avec Sin. Le grand absent de cette soirée fut The Fragile, enterrant mon rêve de frissonner sur The Great Below. J’aurais bien échangé l’un des morceaux récents avec celui-là. Pensez qu’à Zurich, ils ont eu droit à La Mer et Even Deeper. Mais pas Reptile… C’est le jeu des setlists changeantes. Et rien que pour ce moment mémorable, je trouve finalement le tirage favorable. Et j’ai un nom en moins sur ma liste de choses à voir.

Le leader de Nine Inch Nails Trent Reznot à l'Accor Arena

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