Catégorie : Cinéma

  • Les mineurs ont bon dos

    Imaginez, vous vous réveillez un matin et tout le monde est habillé sur internet. Un cauchemar ? Non, c’est la réalité… ou ça pourrait le devenir. Les gouvernements ont trouvé la parade pour protéger les mineurs des contenus pornographiques en ligne : la vérification d’âge. Problème, ce qui se fait à vue de nez ou sur la base d’une carte d’identité dans les supermarchés, ou à l’entrée des sex-shops, est moins évident derrière un ordinateur. Sur le net, personne ne sait que vous êtes un chien, disait le célèbre dessin du New Yorker. Qui que vous soyez, l’immensité de la toile s’offre à vous, avec ce qu’on y trouve de pire et de meilleur. Ou d’inapproprié pour votre âge… Le discours sur les dangers du web n’a pas attendu 2025 pour fleurir, mais les choses prennent une tournure plutôt inquiétante cette année. Sous prétexte de tendre vers une régulation similaire à celle qui s’effectue dans le monde physique, les initiatives de vérification d’âge semblent bien parties pour rendre la vie plus difficile à tout le monde. Prenons un exemple avec X, l’ancien Twitter.

    Certes, je vous recommande plutôt d’utiliser Bluesky ou Mastodon, mais il ne m’a pas échappé que le réseau social d’Elon Musk a récemment appliqué, semble-t-il à toute l’Europe, une censure agressive des contenus considérés comme réservés aux adultes. Certains utilisateurs, bien que publiant des photos ou des vidéos suggestives, voient également tout ou partie de leur contenu être masqué. Même un film érotique de la TNT serait plus chaud… Les photos affriolantes d’une modèle amateur japonaise, qui n’a jamais enlevé ses sous-vêtements ? Il va falloir estimer votre âge. Ses deux autres comptes, pendant ce temps, s’épanouissent tranquillement sur Instagram, pourtant connu pour l’application parfois aléatoire de son règlement. Les tenues du jour d’une modèle OnlyFans, qui a spécifiquement créé un compte pour y apparaître habillée, à l’occasion de manière légère ? La plupart des photos sont encore en ligne, mais d’autres sont masquées. Pourquoi ? Allez savoir. L’on pourrait dire que l’ex-site au petit oiseau y est allé fort, car c’est au Royaume-Uni, et pas encore tout à fait en France, que l’internaute doit maintenant présenter sa carte d’identité virtuelle tous les deux clics. Et, comment dire, ça saoule de devoir encore subir les lubies d’un ex après un divorce. Mais l’on ne peut pas séparer les lois et règlements de leurs effets. Pour qu’on les laisse tranquille, certains sites ne vont pas hésiter à jeter les créateurs de contenu licencieux sous le bus, quel que soit le degré de nudité. Ou décider de fermer leurs portes, comme un certain géant de la pornographie en ligne. Quand vous utilisez ces plateformes pour gagner votre vie ou vous faire de l’argent de poche, le coup est rude.

    Mais Lucas, protéger les mineurs part d’une bonne intention, sur le papier. Qu’on s’entende bien, la distribution de contenu pornographique aux moins de 18 ans est interdite, et c’est très bien comme ça. Le sexe explicite, c’est bizarre ; c’est ce que j’ai pensé jusqu’à un certain âge. Par contre, nous avons tous été jeunes, et nous savons bien à quel point la sexualité pouvait occuper nos esprits. Et après tout, les films érotiques, côté classification, sont OK à partir de 16 ans, et des mangas comme Step Up Love Story étaient à l’origine lisibles dès 15 ans. Et, comment dire, les ados n’attendent pas la majorité pour coucher ensemble. Je cherchais des moyens de voir des images de femmes plus ou moins dénudées dès l’école élémentaire, lesquelles étaient moins facile d’accès qu’avec les smartphones d’aujourd’hui. J’avais le fond d’écran que vous voyez ci-dessous à 14 ans. Mais, pour suivre l’air du temps, il faudrait dire que les jeunes subissent désormais leur première rencontre avec des choses pas de leur âge. Qu’elles leurs tombent dessus et ruinent leur innocence à jamais. Je lève un sourcil. La curiosité a poussé bien des gamins d’une certaine époque à mettre dans le magnétoscope une cassette vidéo suspecte. Ils ont peut-être été choqués. C’est normal ! Il ne faut pas en avoir honte ! Rien de bizarre à ne pas être prêt. Mais peut-être aussi, attention, je vais dire quelque chose de terrible, d’autres y ont trouvé quelque satisfaction. Cela ne veut pas dire que l’on doit filer du Marc Dorcel à son cousin lycéen ou mettre Terrifier 2 au programme des sorties scolaires. Votre ami fan de films d’horreur qui a encaissé Alien, le huitième passager à 10 ans et qui « va très bien » ne représente que lui, comme je ne représente que moi. Je pense en revanche qu’il est possible de dédramatiser. Et d’être honnête sur le résultat que l’on vise en régulant internet au nom des mineurs : leur rendre la pornographie inaccessible, comme un kiosquier interdirait d’acheter Union à votre petit frère, ou réprimer leur curiosité pour la sexualité pour défendre, plus ou moins ouvertement, un idéal de chasteté sans rapport avec la réalité.

    La gravure idol japonaise Eiko Koike en fond d'écran d'un ordinateur

    Bref, tout le monde est emmerdé : les créateurs de contenu, les jeunes et les adultes. Des solutions existent pourtant : les systèmes de contrôle parental pour les mineurs, l’éducation sexuelle pour comprendre ce que l’on voit… Quelque chose me dit, malheureusement, que certains groupes à l’origine de toutes ces turpitudes ne sont en vérité pas favorables à ce second point. En d’autres termes : ils sont conservateurs. Une véritable éducation sexuelle, qui met en avant le consentement, qui valorise le plaisir autant qu’elle normalise le droit de s’en ficher du sexe, qui défend les droits reproductifs, qui permet un échange sur les contenus érotiques et pornographiques sans les diaboliser, qui prend en compte les jeunes hétéros comme LGBT, et j’en passe et d’autres conditions, tout le monde n’en veut pas. Ce n’est pas contradictoire : si l’école ou les associations sont empêchées de faire ce travail, internet peut servir à des jeunes (ou à des moins jeunes) à trouver des réponses à leurs questions, des communautés qui les accueillent, ce qui déplaît à ceux qui préfèrent qu’un jeune en questionnement sur son genre suive une thérapie de conversion. Rien de mieux que de murer les espaces inclusifs en ligne via la vérification d’âge. C’est triste, mais l’on se retrouve à redoubler de prudence dès qu’une campagne prétendant protéger les mineurs ou lutter contre les violences sexuelles pointe le bout de son nez, quand bien même elle obtient des résultats positifs comme d’envoyer en prison les pires malfrats de l’industrie du X. Prenons garde à ce que l’on soutient, au risque d’y laisser notre liberté. Il y a bien plus que la possibilité de voir des seins qui est en jeu !

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  • Coil x Kyary Pamyu Pamyu

    Qu’est-ce qui m’a intéressé cette semaine ?

    Double censure. Le retrait de certains jeux pour adultes de la boutique en ligne de jeux vidéo Steam a récemment créé la polémique. Dans deux articles, Vice a mis en avant la responsabilité d’une organisation en lien avec des mouvements anti-porno conservateurs. Ironie de l’histoire, le média les a ensuite retirés. Si cela arrive généralement quand l’exactitude des faits rapportés est remise en cause, l’autrice assure que ce n’est pas le cas ici. Lisez vous-même.
    Bluesky ↗ (en anglais)

    Kyary nous fait danser. La chanteuse japonaise Kyary Pamyu Pamyu a révélé vendredi son nouveau morceau, Kuru Kuru Harajuku, que j’ai déjà envie d’écouter en club ou en concert. Après Candy Racer sur l’album du même nom, c’est un nouveau bop à mettre au crédit de la princesse d’Harajuku.
    JaME ↗ (en anglais)

    Mad Movies en deuil. Le fondateur du magazine du cinéma de genre, Jean-Pierre Putters, est mort à l’âge de 79 ans. Un hommage lui sera rendu dans le numéro de rentrée, a promis le mensuel.
    Mad Movies ↗

    De la musique en mots. Les prochains ouvrages à rejoindre la collection anglophone 33 1/3, consacrée aux albums cultes, ont été révélés. En tant que fan du groupe et de musique industrielle en général, j’attends impatiemment l’opuscule consacrée à Horse Rotor Vator de Coil.
    Bluesky ↗ (en anglais)

    Isao Takahata honoré. La maison de la culture du Japon à Paris va rendre hommage à partir du 4 octobre à la figure du studio Ghibli, disparue en 2018. Exposition, rétrospective et conférences vont se succéder jusqu’à l’année prochaine.
    Maison de la culture du Japon à Paris ↗

    Un groupe de NK-pop. Un nouveau boys band qui se lance en Corée du Sud, c’est banal. Ça l’est moins quand celui-ci compte deux transfuges nord-coréens parmi ses membres. Voici 1VERSE.
    Reuters ↗ (en anglais)

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  • La danse des trépassés

    La Cinémathèque française consacrait dernièrement une rétrospective au réalisateur italien Antonio Margheriti. Un inconnu pour ma part, mais la présence de films de genre m’a poussé à m’y intéresser. Horreur gothique, science-fiction, polar… Si j’ai aussi exploré la deuxième, c’est de la première catégorie dont nous allons parler ici, avec Danse macabre, sorti en 1964 et récemment remasterisé en 4K. Tout commence par une interview, qu’un journaliste du Times espère décrocher auprès d’Edgar Allan Poe. Quand il trouve enfin l’écrivain, ce dernier conte une histoire d’épouvante à un ami dans une taverne londonienne. La discussion s’engage, et le journaliste, campé par le Français Georges Rivière (La Vierge de Nuremberg du même réalisateur), confie ne pas croire à l’existence du surnaturel. L’occasion pour Lord Blackwood, attablé avec eux, de lui proposer un défi : survivre dans son vieux château à la nuit des trépassés, qui voit les défunts reprendre forme humaine pour mourir à nouveau…

    En 1959, dans La Nuit de tous les mystères de l’américain William Castle, Vincent Price promettait 10 000 dollars à cinq personnes pourvu qu’elles passent la nuit dans une maison hantée. Ici, le pari entre Lord Blackwood et le journaliste, Alan Foster, s’élève d’abord à 100 livres avant d’être réduit à 10 eu égard à la précarité de sa profession. Laissé seul au château pour relever le challenge, notre envoyé spécial aux frontières de la vie et de la mort est témoin d’étranges occurrences qu’il tente de rationaliser. C’est alors qu’il rencontre Elisabeth Blackwood, soeur de, interprétée par la Britannique Barbara Steele (La Sorcière sanglante, idem), avant que d’autres occupants ne se manifestent à leur tour. Le jeu peut alors commencer.

    Comme dans la maison du 7bis rue du Nadir-aux-pommes de Céline et Julie vont en bateau, de Jacques Rivette, où les mêmes scènes sont rejouées sans cesse par des acteurs fantômes, les morts reviennent chaque année à la même date reproduire les circonstances de leur trépas. Deux mouvements se succèdent : d’abord introduit aux événements par les revenants, Alan Foster les voit ensuite se dérouler sous ses yeux. Dans le même temps, il s’éprend de la troublante Elisabeth, dont le corps chaud semble traduire la vie, et voit sa raison le quitter. Portes qui claquent, cadavres qui respirent, tableau ondoyant, fumées inquiétantes, Antonio Margheriti use de tous les subterfuges pour susciter l’angoisse. Des effets assez réussis qui profitent du noir et blanc, qui fait des merveilles lors de l’arrivée au château. Si l’on peut rouler des yeux face au personnage du journaliste, pas avare de niaiseries pour séduire sa belle, celle-ci fait office de figure tragique, désespérée de revenir à la vie par l’amour. Un sujet plus intéressant, à mon goût, que ne le sont les raisons de sa mort et de celle des autres. Dommage aussi que Lord Blackwood, initiateur de ce jeu pervers, reste condamné au rôle d’élément déclencheur. Pourquoi envoyer ainsi des gens à leur fin ? Par simple plaisir de gagner 100 livres ? Si Danse macabre n’est pas La Maison du diable ou La Chute de la maison Usher, la présence de Barbara Steele, des effets efficaces et un climax réussi, en font un bon visionnage. Sans oublier la restauration, dans la version 4K, de scènes sulfureuses autrefois censurées.

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  • Deux minutes pas plus

    Parler du film japonais En boucle sans vous retenir ici plus de deux minutes, c’est possible ? Essayons. Trois ans après Beyond the Infinite Two Minutes, sorti en 2020, le réalisateur Junta Yamaguchi et le scénariste Makoto Ueda explorent à nouveau le sujet de la distorsion temporelle. Cette fois, le personnel et les clients d’un ryokan de la région de Kyoto se retrouvent à vivre une succession de boucles d’environ deux minutes. Une fois le sablier vide, chacun revient à l’endroit où il se trouvait au commencement de l’incident. Contrairement à un autre film nippon partant du même principe, Comme un lundi de Ryo Takebayashi, les personnages prennent tout de suite conscience du problème. Et joignent donc leurs forces pour trouver la clé du mystère.

    Chaque boucle est un plan-séquence qui nous emmène dans les artères de l’auberge et dans son voisinage immédiat. Pas facile d’aller bien loin en deux minutes… Une fois le dispositif installé, l’on revoit fatalement plusieurs fois les mêmes choses, mais le film fait son possible pour donner sa place à chaque protagoniste et exploiter le potentiel de son concept. Comme avec ces réunions que chacun doit rejoindre de son point de départ, limitant d’autant le temps imparti à la discussion…

    Les boucles temporelles ont le don de révéler ce que l’on néglige d’ordinaire. Les allées et venues contraintes par le temps des employés illustrent en accéléré l’envers de ces métiers où le client est roi. À court de banalités à échanger, leur rôle dans la société suspendu, les personnages n’ont d’autre choix que d’oser la franchise pour débloquer ce qui les empêche d’avancer. Faire sa thérapie par tranches de deux minutes, voilà qui ferait enrager les psychanalystes ! C’est pourtant ce que propose En boucle. C’est aussi, peut-être, où il pèche, le format réduisant selon moi l’attachement aux personnages et la portée émotionnelle de leurs préoccupations. Exception faite du vieil écrivain, empêtré dans son roman-feuilleton, plus touchant – et drôle – que les autres. C’est bien la résolution de l’énigme qui tient le spectateur en haleine. À vous d’en devenir un à partir du 13 août, ne serait-ce que pour soutenir un film plaisant, vraiment pas comme les autres, et sa belle affiche.

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  • 3, 4 jours à Villepinte

    Chaque mois de juillet, rien à faire, je me retrouve à Japan Expo. J’ai une certaine affection pour cet événement dont les défauts sont pourtant nombreux, mais qui a le mérite de vous faire penser à tout autre chose l’espace d’un moment, surtout si vous enchaînez les quatre jours (du 3 au 6 juillet cette fois-ci).

    Alors, qu’est-ce que j’ai aimé et moins aimé dans cette édition 2025 ? C’est l’heure du bilan.

    Le meilleur :

    Junji Ito. D’aucuns l’avaient déjà vu au festival d’Angoulême, mais pour moi, c’était une première. J’ai assisté à sa conférence et au live drawing. Je retiens surtout ce second événement, qui m’a fait comprendre combien cet auteur à la popularité désormais immense comptait pour moi. Voir une Tomie naître sous vos yeux, ça n’a pas de prix. Planning chargé oblige, j’ai malheureusement rushé l’exposition, dont j’ai cependant bien aimé le coin plongé dans le noir. Après tout, on est là pour avoir peur, non ?

    Youth Theatre Japan. Hasard ou coïncidence ? Cette troupe de jeunes acteurs et danseurs venus de tout le Japon proposait cette année un spectacle musical horrifique dans lequel une poupée sortie d’un temple fait apparaître une spirale violette transformant les lycéens en zombies… Cela fait beaucoup de spirales en une édition. C’était taillé pour moi, et, sans surprise, j’ai adoré. Léger doute sur les illustrations projetées en fond de scène, mais à part ça, rien à redire.

    Le cinéma live existe. Japan Expo accueillait cette année deux réalisateurs officiant dans le domaine du cinéma en prises de vues réelles, Koji Fukada et Shunji Iwai. Si je n’ai pas assisté à tous les événements en rapport avec leur venue, j’ai trouvé ça bien de proposer autre chose que de l’animation, pour changer.

    Les annonces. Rien de plus sympa que d’avoir la primeur d’infos croustillantes. La nouvelle adaptation animée des oeuvres de Junji Ito, son futur manga basé sur le roman Moby Dick, le nouvel animé Chocola et Vanilla… Le public de Japan Expo mérite donc de savoir avant tout le monde. Tant mieux pour nous.

    La troupe Youth Theater Japan lors du spectacle Purple Spiral à Japan Expo

    Le moins bien :

    La musique. Broken By The Scream ? Super. Mais 30 minutes ? Sur la scène Tsubamé ? Dommage pour ce qui était pour moi l’annonce la plus excitante de l’année. J’ai apprécié le retour de Yukka, toujours aussi souriante et dynamique, et la présence d’une formation rock complète, en l’occurrence Haita Amatubu. J’ai moins été emballé par les autres groupes d’idols, mais j’ai aussi vu peu de concerts en raison de mes choix de planning. Et l’événement J-music, les groupes Exile Tribe, n’était juste pas dans mes cordes. Chapeau par contre à l’Amazing K-pop Show, très solide (pas de Whiplash, certes, mais il y avait Butterfly de Loona, alors…).

    Les sollicitations. Japan Expo est à moitié responsable. La dame qui m’a proposé des cartes postales pour aider les enfants défavorises à participer à la convention ? J’ai réussi à la saouler suffisamment pour qu’elle parte en quête d’une autre victime, mais je n’ai pas été ravi de voir que cette arnaque existait toujours. Là où l’organisation doit agir, en revanche, c’est pour ne pas reprendre le stand de vestes en cuir, qui en plus de pratiquer un démarchage agressif des visiteurs, est accusé de cacher un autre type de business.

    Arbre : 1, RER : 0. Quand nous avons été redirigés vers un hall vide à la fin de la convention dimanche, ça sentait déjà l’embrouille. Un tour sur X, et je vois qu’un arbre est tombé sur les voies du RER B, interrompant la circulation jusqu’à 21 heures. Il était environ 18h15. Les plus pressés ont accepté de s’entasser dans des bus. Certains, comme moi, ont eu la chance de prendre dès 20 heures un RER bloqué à Charles de Gaulle faisant le trajet dans l’autre sens. Sacrée conclusion.

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