Catégorie : Musique

  • Perfume entre en sommeil

    L’on nous promettait une annonce « très, très importante » pour ce dimanche. L’emphase n’était pas exagérée. Après 25 ans de carrière, dont 20 en major, le trio electro-pop japonais Perfume va entrer en « sommeil cryogénique » à compter de 2026. Si de nombreux fans, moi y compris, craignaient une séparation en l’espérant doublée d’une tournée d’adieu, ce hiatus pose d’une certaine manière plus de questions. Pourraient-elles revenir en 2027, à 38 et 39 ans ? Ou cette pause tient-elle plus de la séparation soft ? Après tant d’années à jouer les poupées futuristes, le repos est en tout cas bien mérité. L’on peut imaginer des évolutions dans leur vie privée, ou de nouveaux projets, artistiques ou d’une autre nature. Dans le message diffusé samedi au fan club, puis sur son site officiel, le groupe assure vouloir revenir sous la forme d’un « nouveau Perfume » encore « meilleur » et « plus sophistiqué ». Reste à voir ce qu’A-chan, Nocchi et Kashiyuka découvriront loin des projecteurs. L’envie de revenir, ou une nouvelle direction pour la deuxième moitié de leur vie ? La partie de moi qui voit le verre à moitié plein songe à Kyary Pamyu Pamyu, désormais mère et mariée mais pas encore prête à raccrocher. Une chose est sûre : quoi qu’elles fassent, où qu’elles aillent, nous les suivrons. Perfume a déjà sa place dans l’histoire de la J-pop, et de la musique japonaise tout court. Il n’y aurait pas de mal à s’arrêter là.

    En attendant, 2025 n’est pas fini, et Perfume a une autre surprise pour nous. Les fans du monde entier pourront suivre en streaming l’un des deux concerts anniversaires prévus lundi et mardi au Tokyo Dome. Celui de mardi en l’occurrence. Pour en profiter, rien de plus simple, rendez-vous sur cette page, mettez le site en anglais en haut à gauche, puis cliquez sur Viewing. Vous devrez créer un compte, appelé A!-ID, et ceci fait, vous pourrez acheter votre ticket (4400 yens plus 380 yens de frais, soit environ 27,5 €). Il faudra vous lever tôt mardi car le concert commence à 17 heures au Japon, soit 10 heures chez nous. Faute de pouvoir suivre le show en direct, il sera possible de le revoir jusqu’à mercredi 23h59 heure japonaise, soit 18 heures en France. Notez que le site du groupe laisse également entendre qu’il pourrait tout de même se passer deux trois choses en 2026. Tant qu’on ne leur vole pas leur grasse matinée… Les vacances, c’est les vacances !

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  • C’est l’Alizée

    Loin de moi l’idée de vous infliger un coup de vieux, mais vous devez prendre conscience d’une chose : Moi… Lolita a 25 ans. Voilà déjà un quart de siècle qu’une jeune chanteuse de 16 ans chantait ses amours diluviennes et ses bas bleus de méthylène. C’était osé, mais comme elle le répétait assez, c’était pas sa faute ; plutôt celle du duo Farmer-Boutonnat, désireux de donner à cette graine de star une aura sulfureuse d’adolescente aux dents taillées pour le fruit défendu. Quoi qu’on en pense, le morceau est indéniablement un classique de la chanson française, en ce qu’il parle à chacun d’entre nous, tout en se payant le luxe, du fait de ses auteurs, de nager au-dessus de la mêlée. Mais quand même, 25 ans… Ceux qui sont un peu tombés amoureux d’elle ont grandi depuis, tout comme l’intéressée elle-même, aujourd’hui mariée et mère de deux enfants. Se souviennent-ils de leur crush de jeunesse ? La réponse s’étalait dimanche boulevard des Capucines, sur la façade de l’Olympia : Alizée, 25 ans déjà, complet. Et rebelote le lendemain. Deux concerts exceptionnels pour célébrer la carrière d’Alizée Jacotey, pour les nostalgiques d’un soir comme pour les fans invétérés.

    Le dernier album d’Alizée, Blonde, datant d’il y a un peu plus de 10 ans, la soirée s’annonçait comme un Eras Tour pour trentenaires, l’occasion de donner à chaque époque sa place dans la setlist. Mais ce sont bien les deux premiers albums qui ont dominé les festivités. Il ne pouvait guère en être autrement à l’Olympia, salle mythique qui avait accueilli l’éternelle Lolita il y a 22 ans, en 2003. Pour l’occasion, les musiciens présents à l’époque étaient de retour à la guitare, la batterie et la basse. Après une intro mettant en avant les costumes portés au cours de sa carrière par Alizée, c’est un vent de nostalgie (et d’amour) qui nous a emportés quand a résonné L’Alizé, titre parfait pour enclencher le retour vers les années 2000. Ont suivi beaucoup de Gourmandises et quelques Courants électriques, avec ici et là un ou deux morceaux des albums suivants, histoire de rappeler qu’ils existent, mais pas plus. Ce n’était pas dimanche soir que les fans d’Une Enfant du siècle, l’OVNI de la discographie d’Alizée, allaient être satisfaits.

    Alizée entourée de danseurs portant des masques de loup à l'Olympia

    En plus de ses musiciens, Alizée était accompagnée de deux choristes et de danseurs et danseuses, ainsi que de son mari, Grégoire Lyonnet. Sa carrière musicale en suspens, la chanteuse a ouvert avec lui un studio de danse dans sa ville natale d’Ajaccio. Les anciens partenaires de Danse avec les stars n’ont pas manqué d’offrir quelques pas de danse à un public ravi de les voir si complices et heureux. En fond de scène trônaient un énorme A et quelques marches, mais rien de tapageur. Les danseurs aux masques de loup pendant Gourmandises (« Loup y es-tu ? ») étaient bien vus, et le porté au sommet de l’escalier a soulevé le public, mais si Alizée a changé plusieurs fois de tenue, on n’était pas là pour en prendre plein les yeux. Plutôt pour apprécier la voix espiègle et un peu nasillarde de l’interprète, qui retrouvait là un répertoire que personne dans la salle ne semblait avoir oublié. Si J’en ai marre apparaît déplacée en 2025 (« Je bulle à l’ombre des bombes »), l’imaginaire romantico-mélancolique des autres classiques était intact. Quelle autre chanteuse pop parle de baisers volés dans les trains de tsarines ? Toutes n’ont pas eu la chance de travailler avec Mylène… À 41 ans, Alizée se dit chanceuse d’avoir fait cette rencontre et de compter sur un public fidèle. En la voyant conclure sur J’ai pas vingt ans, on se dit aussi qu’elle a toujours son talent de fille.

    Alizée entourée de ses danseuses à l'Olympia

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  • Chanel x Silent Hill

    Qu’est-ce qui m’a intéressé cette semaine ?

    Les jeux NSFW de retour. Ou presque. Après avoir désindexé son contenu réservé aux adultes, face aux demandes des prestataires de paiement, la plateforme reine du jeu vidéo indépendant, Itch.io, a remis les titres gratuits dans le système. En clair, ils devraient de nouveau apparaître lors de la navigation sur le site. Pour les autres, il faudra d’abord trouver des prestataires plus ouverts sur la question.
    Itch.io ↗ (en anglais)

    Ce chanteur est-il réel ? L’intelligence artificielle permet désormais de générer des morceaux de musique plus vrais que nature. Et il en arrive des milliers chaque jour sur les plateformes de streaming… Qui se cache derrière ?
    Le Monde ↗

    Un été mode. J’ai de la lecture et des podcasts pour vous. De la lecture, d’abord, avec la série Mode culte du Monde, qui se penche sur six objets, collections ou motifs qui ont marqué l’histoire d’autant de maisons de mode. Des podcasts, ensuite, avec la série Les vêtements qui ont changé le monde de l’émission de France Culture Ils ont changé le monde. Soit dix épisodes sur la naissance de notre vestiaire contemporain.
    Le Monde ↗, Radio France ↗

    Silent Hill f se dévoile. Plusieurs médias ont eu l’occasion d’essayer le nouveau jeu de la série d’horreur, attendu le 25 septembre sur consoles et PC. Je suis partagé entre tout savoir et me préserver, mais si vous voulez craquer, plusieurs articles et vidéos sont rassemblés derrière ce lien.
    Gematsu ↗ (en anglais)

    Une figurine Lain. Après la Nendoroid, l’adolescente la plus connectée du monde revient en version Pop Up Parade ! La figurine, qui montre l’héroïne de l’animé culte Serial Experiments Lain en uniforme scolaire, peut d’ors et déjà être précommandée, et ce jusqu’à début septembre.
    Good Smile Company ↗ (en anglais)

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  • Le jeudi, on porte du rose

    Changer de vocaliste pour un groupe n’est pas chose aisée. À tort ou à raison, le chanteur ou la chanteuse est d’abord souvent le visage d’une formation, et ensuite, avant même la musique, sa voix est l’élément qui nous fait accrocher. Avez-vous déjà abandonné un groupe pour cette raison ? Sans trop réfléchir, je pense aux néerlandais de The Gathering, pour qui j’ai perdu tout intérêt après le départ d’Anneke van Giersbergen. J’étais pourtant fan de leur métal atmosphérique, mais je n’ai pas eu la foi d’écouter sa remplaçante. En 2021, l’étonnant trio japonais Wednesday Campanella annonçait le départ de sa charismatique chanteuse Kom_I, remplacée par une certaine Utaha. Les fans savaient bien ce que la première avait d’irremplaçable : sa voix espiègle, son style unique, son indépendance d’esprit, autant de choses qui en font une artiste à part, à l’image de son projet musical. J’ai pourtant laissé sa chance à la petite nouvelle, et, si elle amène quelque chose de différent, appris à apprécier les morceaux du « Wed Camp’ » nouveau. Jeudi, c’est accompagnée du producteur et membre fondateur Kenmochi Hidefumi qu’elle s’est produite au Petit Bain, à Paris.

    Après un DJ qui a eu le bon goût de placer un titre de Perfume et Mayonaka no Door (Stay with Me) de Miki Matsubara, Kenmochi est apparu au fond de la scène, éclairant l’arrière de la salle à l’aide d’une lampe torche. Une entrée à la Johnny ? Dans une péniche pleine à craquer (le concert était complet) ? Il fallait oser, Utaha l’a fait. Certes, le Petit Bain n’est pas le Parc des Princes, mais quand même, on était serrés. Toute vêtue de rose, la chanteuse s’est ainsi frayée un chemin jusqu’à la scène, pour notre plus grande joie à tous ; ce qu’elle refera d’ailleurs plus tard. La dernière fois que j’avais vu une chanteuse se mêler à la foule, c’était celle de Kap Bambino, pas vraiment le même style, donc. Très cool.

    Utaha de Wednesday Campanella fendant la foule au Petit Bain façon Johnny au Parc des Princes (la troisième sera la bonne, pardon il est tard)

    Serial Experiments Lux (@protocol7.bsky.social) 2025-07-31T21:57:43.033Z

    Le rose, parlons-en, d’ailleurs. J’ai tout de suite pensé aux tenues portées par Kyary Pamyu Pamyu lors de son dernier concert parisien, au Cabaret Sauvage. Kom_I serait-elle apparue ainsi ? Elle n’était pas contre les vêtements hauts en couleur, mais peut-être pas à ce point. « Kawai », « cute », Utaha a d’ailleurs été complimentée par le public. Mais il n’y avait pas qu’elle au rang des attractions visuelles : une personne en costume de loup sur Little Red Riding Hood, Kenmochi soudain vêtu d’un habit à motif de vache, des danseuses maniant la passoire à ramen, et, clou du spectacle, un maneki-neko gonflable sur le morceau du même nom. Kom_I avait sa boule gonflable et chantait au milieu du public juchée sur un escabeau ; l’on est content de voir que Wednesday Campanella n’a pas perdu le sens du spectacle.

    Ce changement d’interprète, en revanche, renvoie au passé le répertoire de Kom_I, ce à quoi je m’attendais mais qui fait quand même un pincement au coeur. Il fallait être à Reims, il y a quelques années de ça, pour profiter des chansons de la première époque Wednesday Campanella. Depuis son arrivée, Utaha a posé sa voix sur assez de morceaux pour remplir une setlist, c’est donc de Buckingham, Chateaubriand et autres Edison dont nous avons profité jeudi. Des titres qui reflètent l’ouverture toujours présente du projet au monde, aux arts et à la science. Le style vocal mélange toujours rap et chant plus classique, et si le son un brin saturé où je me trouvais n’aidait pas trop, j’ai trouvé qu’elle s’en sortait bien, sans être d’une justesse infaillible. Elle était aussi généreuse, jamais avare de mimiques rigolotes, et faisant tout son possible pour échanger avec le public à l’aide du peu d’anglais à sa disposition. En ce qui concerne Kenmochi, il continue de nous servir l’electro-pop fine que l’on a appris à aimer, et certains titres comme The Big Four ou Akaneko ont mis une sacrée ambiance. Il faisait chaud au Petit Bain, Kom_I n’est plus là, mais avec Utaha, on s’est bien amusés. Et je continuerai d’écouter son « Wed Camp’ ».

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  • Coil x Kyary Pamyu Pamyu

    Qu’est-ce qui m’a intéressé cette semaine ?

    Double censure. Le retrait de certains jeux pour adultes de la boutique en ligne de jeux vidéo Steam a récemment créé la polémique. Dans deux articles, Vice a mis en avant la responsabilité d’une organisation en lien avec des mouvements anti-porno conservateurs. Ironie de l’histoire, le média les a ensuite retirés. Si cela arrive généralement quand l’exactitude des faits rapportés est remise en cause, l’autrice assure que ce n’est pas le cas ici. Lisez vous-même.
    Bluesky ↗ (en anglais)

    Kyary nous fait danser. La chanteuse japonaise Kyary Pamyu Pamyu a révélé vendredi son nouveau morceau, Kuru Kuru Harajuku, que j’ai déjà envie d’écouter en club ou en concert. Après Candy Racer sur l’album du même nom, c’est un nouveau bop à mettre au crédit de la princesse d’Harajuku.
    JaME ↗ (en anglais)

    Mad Movies en deuil. Le fondateur du magazine du cinéma de genre, Jean-Pierre Putters, est mort à l’âge de 79 ans. Un hommage lui sera rendu dans le numéro de rentrée, a promis le mensuel.
    Mad Movies ↗

    De la musique en mots. Les prochains ouvrages à rejoindre la collection anglophone 33 1/3, consacrée aux albums cultes, ont été révélés. En tant que fan du groupe et de musique industrielle en général, j’attends impatiemment l’opuscule consacrée à Horse Rotor Vator de Coil.
    Bluesky ↗ (en anglais)

    Isao Takahata honoré. La maison de la culture du Japon à Paris va rendre hommage à partir du 4 octobre à la figure du studio Ghibli, disparue en 2018. Exposition, rétrospective et conférences vont se succéder jusqu’à l’année prochaine.
    Maison de la culture du Japon à Paris ↗

    Un groupe de NK-pop. Un nouveau boys band qui se lance en Corée du Sud, c’est banal. Ça l’est moins quand celui-ci compte deux transfuges nord-coréens parmi ses membres. Voici 1VERSE.
    Reuters ↗ (en anglais)

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