Étiquette : Intelligence artificielle

  • Lara Croft x Fatal Frame

    Qu’est-ce qui m’a intéressé cette semaine ?

    Lara se rebiffe. Françoise Cadol, voix française de Lara Croft, a mis en demeure l’éditeur et développeur Aspyr, qui a utilisé l’intelligence artificielle pour combler des trous dans le doublage des jeux présents sur la compilation Tomb Raider IV – VI Remastered. Et ce alors que la comédienne s’oppose à l’usage de sa voix à cette fin.
    Le Parisien ↗

    360 noscope. Depuis la mort du fasciste Charlie Kirk, les pseudo-défenseurs de la liberté d’expression dans le jeu vidéo travaillent dur à policer celle des autres. Et les entreprises du secteur démontrent leur incapacité à défendre leurs travailleurs face aux campagnes de dénigrement. Dernière victime, l’équipe du jeu français Caravan SandWitch, désavouée par son éditeur Dear Villagers.
    Frandroid ↗

    Église cathodique. La BBC a rencontré les retrogamers qui font la chasse aux modèles de télévision de leur enfance, ainsi qu’aux moniteurs professionnels autrefois utilisé dans des contextes médicaux ou de surveillance. Un chouette article où l’on croise notamment Mike Chi, créateur des upscalers Retrotink, ou encore le développeur d’Animal Well.
    BBC ↗ (en anglais)

    Tu veux ma photo ? Un nouveau remake pour la série de survival horror Project Zero. Ou plutôt Fatal Frame, l’appellation européenne semblant proche d’être abandonnée. Annoncé lors du dernier Nintendo Direct, Fatal Frame II : Crimson Butterfly Remake sortira début 2026 sur toutes les consoles, ainsi que sur PC.
    Zero Wiki ↗ (en anglais)

    Chilla’s Art au cinéma. Connaissez-vous cette fratrie japonaise spécialisée dans les walking simulators horrifiques ? Si non, foncez sur Steam et Itch pour les découvrir. Ou attendez 2026 pour voir l’adaptation cinématographique de The Convenience Store, jeu qui comme son nom l’indique prend place dans un konbini.
    Automaton West ↗ (en anglais)

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  • Humaine après tout

    Il y a un mois, la musicienne et autrice Michelle Zauner apparaissait dans un spot publicitaire pour les téléphones Pixel de Google. Née à Séoul d’une mère sud-coréenne, la chanteuse de Japanese Breakfast y évoquait son immersion en Corée du Sud motivée par l’écriture de son deuxième livre. Une séquence avait fait réagir : elle la montrait demander à Gemini, le chatbot de Google, des conseils pour échauffer sa voix, dans le but d’enregistrer une reprise. S’il s’agissait de vanter les qualités d’assistant personnel de l’intelligence artificielle de Mountain View, plus que de lui demander de « créer » lui-même une chanson, de nombreux fans ont néanmoins exprimé leur déception dans les commentaires de la publication. Voici dans quel contexte je me suis rendu mardi au concert de Japanese Breakfast au Trianon ; vaguement gêné, mais quand même impatient. J’en suis ressorti avec la conviction que l’humain avait encore de beaux jours devant lui.

    Car c’était magnifique, voilà tout. Des morceaux superbes, une chanteuse au top, un public subjugué, et surtout, pas une trace d’IA à l’horizon. Il y a des choses qu’on ne peut faire qu’avec le coeur, la tête et les mains. Et des émotions qu’on ne peut ressentir qu’en présence du talent des autres. Est-ce que Gemini peut générer quelque chose d’aussi adorable que l’émotion de Minhwi Lee, remobilisant en première partie ses (beaux) restes de français pour communiquer avec nous ? Minhwi Lee qui s’essaye à chanter dans notre langue, son aide-mémoire posé sur le clavier ? Minwhi Lee et sa touchante lettre de remerciement à Michelle Zauner, écrite en français par peur de l’embarras ? Et, puisqu’on parle quand même musique, Minhwi Lee et sa douce voix chuchotée posée sur une guitare tendre et mélancolique ? Je ne pense pas. Il fallait être là, à Paris, spécifiquement, pour vivre ces moments qui ne pouvaient avoir de sens qu’ici. Les autres spectateurs, sur les autres dates, en ont vécu d’autres, sans aucun doute. Mais le hasard de cette rencontre, de ces retrouvailles, avec une ville, une langue, illustrait toute la beauté éphémère de l’expérience humaine, impossible à imiter et accessible seulement en vivant.

    L’album For Melancholy Brunettes (& Sad Women) a ajouté de beaux morceaux au répertoire de Japanese Breakfast, dont nous avons largement profité ; le concert a d’ailleurs commencé avec ses trois premiers titres. Here Is Someone était du plus bel effet, Honey Water, quant à lui, sonnait un peu différemment de ce que j’espérais. Pas grave, le très beau Little Girl et le verre de vin sur Men in Bars ont rattrapé le coup. Jubilee était également présent en majesté ; Slide Tackle fait sans doute partie de mon top 3 du groupe, Posing in Bondage était aussi beau qu’intense, et que dire de l’enchaînement de Paprika et Be Sweet en rappel, un moment magique. Le concert fini, je ne pensais plus à cette histoire de publicité et d’IA. Était-ce une faute, pour une artiste, de tourner ce spot ? Peut-être. Il n’empêche que cette soirée était la plus belle vécue depuis longtemps.

    Michelle Zauner, chanteuse de Japanese Breakfast, au Trianon

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